Réjouissez-vous, 2019 est là et cette nouvelle année signe le grand retour du Trophée de la Parisienne ! Une édition qui se tiendra le 8 juillet prochain au Golf de Saint-Cloud et fera la part belle aux femmes et au business. A l'heure des bilans et des nouveaux départs, nous nous sommes demandées si 2018 avait été un bon cru pour les femmes dans le monde du travail. Un constat en 8 chiffres qui donne matière à se réjouir, un peu, mais surtout à en souhaiter beaucoup plus.
L’égalité des salaires, ça arrive ?
6 comme #6Novembre15h35, ce mouvement lancé par la newsletter féministe Les Glorieuses pour l’égalité salariale. Le propos est simple : les femmes étant payées en moyenne 23,7% de moins que les hommes en France, elles travaillent pour le panache du 6 novembre 2018 à la fin de l’année. En 2017, le couperet tombait 3 jours plus tôt, le 3 novembre à 11h44. Il y aurait donc du mieux. Oui mais à ce rythme, l’égalité salariale ne sera atteinte qu’en 2168. Pour accélérer le mouvement, Les Glorieuses ont mis en place une pétition demandant au gouvernement d’agir sur 3 points : un congé paternité égal au congé maternité, une transparence des salaires et un certificat d’égalité obligatoire pour les entreprises.
Un nouveau critère
75, c’est le nombre de points minimum que les entreprises devront atteindre sur “l’index de l’égalité salariale“ pour ne pas être sanctionnées. Lancé le 23 novembre par Muriel Pénicaud, ministre du Travail et Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat aux droits des femmes, cet outil a vocation à être intégré aux logiciels de paie de toutes les entreprises de plus de 50 salariés et permettra de les évaluer sur 5 critères : les rémunérations, les promotions, les augmentations, le poids des femmes dans les plus gros salaires et le retour de congé maternité. Elles auront jusqu’au 1er mars 2022 pour atteindre ces 75 points sous peine de pénalité financière pouvant atteindre 1% de la masse salariale.
Femmes dirigeantes, du progrès ?
42,5% : C’est grâce à cet important pourcentage de femmes dans les conseils d’administration du CAC40 et du SBF120 - révélé par le baromètre IFA Ethics & Board à l’été 2018 - que la France occupe désormais la première place des pays au plus fort taux de féminisation des instances dirigeantes. Ce chiffre est la conséquence des quotas imposés par la loi Copé-Zimmerman. Entrée en vigueur en 2011, elle a obligé les entreprises françaises à compter au moins 40% de femmes dans leurs conseils d’administration au 1er janvier 2017. Mission accomplie donc.
Et pourtant…
100 comme 100% d’hommes PDG des entreprises du CAC40. Au niveau international, c’est à peine mieux : une étude Ipsos publiée en mars dernier, révèle qu’il n’y a que 3% de femmes PDG parmi les 500 plus grands groupes mondiaux. Au-delà de ce chiffre bien maigre, ce qui frappe, c’est de constater qu’il s’agit d’une réalité très peu consciente. L’étude souligne, en effet, que les français pensent qu’en moyenne, les postes de PDG dans les grands groupes sont occupés par 18% de femmes. Pour agir, encore faut-il savoir...
L’entreprenariat au féminin, on investit ?
10% : C’est, selon une étude du Boston Consulting Group publiée en juin dernier, le pourcentage de chiffre d’affaire supplémentaire sur 5 ans généré par les start-ups gérées par des femmes par rapport aux hommes. Des start-ups qui représentent également des investissements plus intéressants puisque chaque dollar investi sur elles engrange 78 centimes contre 31 centimes pour les hommes. Tout naturellement, le bon pari serait donc de miser sur elles.
Oui, mais...
2,6% : C’est le pourcentage de fonds que les neufs plus gros investisseurs français ont investis dans des entreprises gérées ou co-fondées par des femmes. Un triste constat mis en lumière par la tribune publiée le 3 décembre dernier dans Les Echos par 22 femmes françaises chefs d’entreprise et entrepreneures qui annonçaient, par la même occasion, la création du collectif Sista (pour “sister”). Leur but : faire évoluer ensemble cette réalité et imaginer des leviers et des solutions permettant à ce chiffre d’atteindre au moins 10%.
L’affaire Weinstein, et après ?
32 comme 32% des femmes françaises ont déjà subi une situation de harcèlement sur leur lieu de travail, qu’il soit physique, verbal ou visuel. C’est le principal chiffre ressorti de l’étude sur le harcèlement au travail réalisée par l’IFOP pour le site Vie Healthy en début d’année 2018. Elle s’inscrit dans le contexte post affaire Weinstein qui explosait début octobre 2017. Depuis, la parole s’est libérée et des milliers de femmes ont témoigné sous les hashtags #Metoo et #Balancetonporc pour rendre visible ce phénomène d’ampleur.
Et ce n’est pas tout...
1/10, c’est le nombre de femmes artistes récompensées par rapport aux hommes. Des femmes qui, dans le monde de la culture et de l’art, subissent pleinement les effets du sexisme selon un rapport publié par le Haut Conseil à l’égalité et remis à la ministre de la Culture, Françoise Nyssen. Si elles sont majoritaires sur les bancs des écoles d’art (6/10), elles sont progressivement invisibilisées. Moins nombreuses, moins payées, moins aidées, moins programmées, moins récompensées, elles font face à des faits de harcèlement et de violences sexistes et sexuelles fréquemment. De quoi se dire qu’en matière de culture, comme dans tout autre domaine, Il y aura matière à se remonter les manches en 2019 pour que les femmes vivent et s’épanouissent dans leur travail.
On refait le point sur le sujet en juillet, lors du Trophée de la Parisienne ?